ALMA CECILIA SUAREZ
Alma Cecilia Suarez
Swiss, Schweizer, Suisses, Svizzeri
Alma Cecilia Suarez
JANNIS
Alma Cecilia Suarez
Swiss, Schweizer, Suisses, Svizzeri

La photographe Alma Cecilia Suarez est née en 1990 à Fribourg. Elle détient un diplôme en communication visuelle et photographie avec distinction de l’ECAL à Lausanne. Ses œuvres ont été présentées au Musée de l’Elysée et au Grand Palais, Paris. Pour sa dernière exposition, elle a reçu, entre autres, le « Prix Photographie droits de l’homme 2015 ».

Influencé par sa histoire personnelle et ses racines Mexicaine-Ticinise, Suarez a examiné la question: ‘Qui sont les Suisses? Quelles sont ses racines?’ Pour les Prix du design suisse 2017, Suarez tente de définir une identité suisse en fonction de leurs différences.

Dans l’interview, elle explique ce qui signifie design et comment il change la vie quotidienne.

Quelle est la tâche de conception?

Le point de départ de mes projets est une envie de parler de quelque chose ou quelqu’un, d’aborder une thématique. Le médium avec lequel je traduis ce discours est choisi pour la justesse avec laquelle il va le retranscrire. Que ce soit la photographie ou le graphisme ou tout autre médium, il s’agit là d’outils au service d’un projet. Pour moi, le design est un moyen et non une finalité en soi.

Comment le design change-t-il la vie?

Tout a une forme. La signalétique dans la rue, la coupe d’un pantalon, la tasse dans laquelle tu bois ton café, les lignes que tu vas lire dans un livre, un journal, sur Facebook. Le design est omniprésent, à tel point qu’il en devient invisible. Il est constitutif de la vie de tout un chacun, il faut donc le chérir, le reconsidérer et l’améliorer pour rendre la vie plus belle, facile et agréable.

Le design est-il toujours interdisciplinaire?

Ce que l’on crée est façonné par le contexte dans lequel on vit, par la langue que l’on parle, par nos habitudes culinaires. Le design est alors le miroir du lieu et de l’époque dans lequel il a été conçu. Le graphisme suisse en est l’exemple de plus probant: sa précision mathématique est le reflet de la rigueur et de la manière dont la Suisse fonctionne. Le design doit être un sujet fascinant pour les historiens ou sociologues. Si il en vient à être intégré dans d’autres domaines, en devient-il interdisciplinaire?

Au delà du fait que le design est par essence un objet rattaché à d’autres domaines, il ne peut qu’être interdisciplinaire. Le design est un liant, un trait d’union: le design de produit est corrélé à ses utilisateurs et leurs coutumes, tout comme le graphisme l’est au contenu qu’il révèle.

La photographie est en particulier l’exemple même de la création interdisciplinaire. Elle n’est pas qu’une image, elle est à la fois un regard subjectif du photographe posé sur le réel. Le projet que je présente aux SDA pose la question de l’identité suisse, et existe donc au-delà du champ artistique et esthétique. Que l’on en parle dans des rubriques « culture et société » de journaux témoigne de cette interdisciplinarité.

Quel designer vous inspire?

Je suis inspirée par des artistes qui ont la capacité de développer des projets conceptuellement complexes, et dont la forme est simple et lisible. Taryn Simon, Francesco Jodice ou Jim Goldberg créent des jeux narratifs entre photographie, texte, vidéo qui sonnent toujours très juste.