SIBYLLE STOECKLI
ATELIERS CHALAMALA, Photography © Jonas Marguet
ATELIERS CHALAMALA, Photography © Jonas Marguet
ATELIERS CHALAMALA, Photography © Jonas Marguet

Sibylle Stoeckli obtient son diplôme de Bachelor en design industriel de l’ECAL en 2004. Après 10 ans de navigation entre son étiquette textile “louise blanche” et son studio où elle développe et produit de la scénographie, design de mobilier, elle a ajouté à ses activités quotidiennes de la recherche théorétique. Guidée par ses approches éclectiques et la diversité de ses intérêts, elle ouvre les frontières da pratique et porte sur plusieurs projets de recherche comme “Design Global” de la recherche, un tour du monde à travers les 5 continents sur le G.R.I.D. Institute où elle développe actuellement un Master.

La façon de changer nos vies avec le design est une des questions mis en avant dans l’interview suivant.

Quelle est la tâche de conception?

Je vois le design comme une discipline artistique et technique qui propose des services pour rendre la vie des gens plus facile, confortable, simple, belle. Le designer a le rôle et la responsabilité de guider ses clients afin qu’ils fassent des choix qui respectent les humains en général, qu’ils soient fabricants ou acheteurs du produit.Et puisque l’humain fait parti d’un seul et même écosystème composé d’animaux, de végétaux et de minéraux, il se doit de faire des choix qui respectent l’ensemble de ce monde. Le design se doit de simplifier intelligemment et de prendre en compte toutes les composantes de la chaine de production, de distribution et ce jusqu’à la vente du produit d’un point de vue global et holistique.

Comment le design change-t-il la vie ?

Je sais comment le design a changé ma vie! La pratique du design m’a appris à tout remettre en question. Ceci m’a amenée à remettre en question les systèmes avec lesquelles nous travaillons.
Par exemple, je me suis rendue compte qu’en temps que designer, je travaillais beaucoup et tout le temps. Tellement, que je n’avais plus le temps de vivre. Je me suis dis que c’était tout de même étrange de dessiner des projets pour la vie des gens et de ne pas vraiment savoir ce que c’est. Dans le monde entier, j’ai interviewé des designers et je me suis rendu compte que peu importe le lieu, nous travaillons tous de la même façon. C’est pourquoi je pense qu’il est maintenant important que les designers prennent le temps de vivre. Cela leur donnera alors la possibilité de changer le design.

Le design est-il toujours interdisciplinaire ?

Le design est interdisciplinaire dans le fait que le designer collabore avec tous les corps de métiers qui composent le résultat final. C’est toujours une histoire de collaboration. On ne fait rien tout seul.

Quand est-ce que le design atteint sa limite ?

A mon sens, le design atteint ses limites au moment ou il rend les gens dépendant à quelque chose. Mais aujourd’hui les limites évoluent dans le bon sens car beaucoup de designers sont en train de dépasser et redéfinir ce que doit être le design dans notre contexte contemporain.

Le bon design est-il invisible ?

Tout dépend le contexte. Car le design est une histoire de contexte.
Le bon design est une remise en question de l’existant, avec un fort niveau de sincérité.

Le design doit-il créer quelque chose de nouveau ?

Non, par exemple, il peut aussi réapprendre aux gens à devenir indépendants. Le design a aussi un pouvoir de communication et d’éducation.

Quel designer vous inspire ?

Quand j’étais à l’ECAL entre 2001 et 2004, nous avions la chance d’échanger avec de grands designers. Ils m’ont aidés à construire mes propos et mes visions.