
25 May 2016

Christophe Guberan est un designer industriel basé en Suisse et aux USA. Il obtient son diplôme à l’ECAL (École d’Art et Design de Lausanne) en 2012. Son travail relève de l’expérimentation et observation autour de la matière. Cette passion du matériau commence lors de l’apprentissage de dessin architectural et se poursuit à travers ses études de designer industriel à l’ECAL.
Son portfolio est illustré d’objets qu’il conçoit pour des multinationales: Nestlé, Alessi, USM, Steelcase et Google. En 2014, il s’installe à Boston où il commence une collaboration avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et intègre le MIT Self Assembly Lab.
De quelle manière la notion d’UTOPIE est elle présente dans votre pratique, approche et/ou stratégie artistique?

Le concept de l’UTOPIE ne joue pas un rôle central dans mon approche du design, mais c’est plutôt dans ma pratique même qu’elle se manifeste. J’essaie de travailler en me débarrassant de toute préconception de ce qui existe déjà, là et maintenant. Repenser le procédé de fabrication et l’utilisation de la matière ou de ses propriétés m’amène à définir mon propre langage formel. C’est certainement dans cet idéal de spontanéité et de constante découverte que réside la notion d’Utopie dans ma pratique du design.
L’Utopie se comprend parfois comme la construction mentale d’un système ou d’un modèle idéal de société civile. Comment perçois-tu le rôle de la pratique créative dans ce contexte? Ou, dit d’une autre manière, penses-tu que le design peut changer la société?

Pour moi, la question de l’impact d’un travail est postérieure à sa création. Dans sa démarche créative, le designer se doit de faire les propositions les plus fidèles à lui-même afin d’être convaincant. Pour qu’un objet devienne pertinent, en d’autres termes pour que l’Utopie cesse d’en être une, il est nécessaire que les gens se l’approprient. L’objet prend corps quand il cesse d’être une image abstraite et s’intègre dans une situation donnée. Le changement est silencieux et survient rarement où on l’attend. Je préfère m’inscrire dans le faire plutôt que dans le dire; ainsi de nouvelles utopies risquent d’émerger sans que nous y prenions garde.
Où puises-tu ton inspiration? Ton travail et/ou ton état d’esprit sont-ils guidés par des références particulières?

J’apprécie et fais appel à un certain nombre de références classiques, communes à beaucoup de designers. Cependant, mon travail est plus le fruit d’observations liées à mon quotidien, le résultat de rencontres. En perpétuel mouvement, mes inspirations peuvent autant venir d’un détail du caddie de la Migros que des dernières publications vues sur Instagram. En fin de compte, la photothèque de mon iPhone est devenue le lieu qui me permet de répertorier et partager mes inspirations du moment.
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